Inspirés par Léonard Cohen, nos pas nous ont amenés à Berlin après le séjour New Yorkais de février 2022 🙂

Hélas, pour cette nouvelle aventure, nous avons perdu des fidèles compagnons de route au passage :

• Laure retenue à Paris par son boulot (vive les joies du CDI !) et par son tout proche déménagement pour Montrouge avec sa coloc et amie de toujours Raphaelle
• et Papy qui se réserve pour le prochain séjour au Canada en aout prochain.

C’est donc à trois avec Marie que Pierre-David et moi avons mis le cap sur Berlin que nous ne connaissions pas du tout.

Et nouveau coup de coeur pour l’Allemagne et les allemands …
si on fait abstraction bien sur de cette langue aussi étrange que mélodieuse … et totalement incompréhensible pour nous à l’exception de quelques mots que nous avons réussi à mémoriser malgré tout :

• rathauss : la mairie
• schloss : le château
• biergarten : le café pour siroter des bières en terrasse
• schnitzel : l’escalope de veau panée
• saeurkraut : la choucroute à éviter quoiqu’il arrive ! Ils en mettent partout !!
• würstchen : les saucisses qui se déclinent en 50 millions de variétés et de provenance (notre préférée étant la Nuremberg)

Un vocabulaire kit de survie en quelque sorte 🙂

Les découvertes du jour :

En ce premier jour à Berlin, nous avions décidé d’explorer le centre historique soit le quartier du MITTE

Et une première observation est que Berlin est une GRANDE ville, très étendue.
21 600 pas en ce premier jour, 14,5 km de parcours !

♦ Après avoir quitté notre super jolie maison, bien au calme et au vert dans le croquignolet quartier de Charlottenburg, le Neuilly local à 25 mn de métro du centre,

♦ cap sur le quartier du MITTE le centre historique,

♦ en commençant par la Potsdamer Platz d’où partait la visite guidée de 3h30 que nous avions décidé de suivre pour nous donner une idée de la ville.

• • Postdamer Platz est un quartier construit après la réunification sur le No man’s land autour du mur de Berlin. Avant la guerre, c’était un lieu de distraction où les Berlinois aimaient sortir*

• • Tout ce quartier neuf a été construit avec des fonds privés (Daimler, Mercedes, Deutsche Bank, Sony …)  avec la volonté d’en faire un quartier mixte : 50% bureaux, 20% logements, 20% culture-commerces.
    Si architecturalement le quartier est plutôt réussi dans son genre, le coeur de la ville ne bat assurément pas ici et ça ne respire pas la sympathique vie de quartier !

• • A noter la participation financière de Sony avec la création du Sony Center couverte de son toit blanc en référence au mont Fuji, son musée du cinéma, son multiplex (qui a malheureusement fermé avec le COVID) et ses bars et restaurants

• • C’est dans ce quartier que se déroule le festival du cinéma la Biennale d’où les étoiles dans le pavé en référence au fameux Walk of fame de Los Angeles.

♦ Petite halte ensuite devant les salons de l’empereur de l’hôtel Esplanade qui ont été déplacés au moment de la construction du Sony Center. Haut lieu historique, palace prisé par l’aristocratie puis les people, cet hôtel a été quasiment détruit par les bombardements de 1945, reconstruit partiellement dans les années 50 et les salons de l’empereur déplacés et mis sous verre au moment de la construction du SOny Center !

Un des nombreux exemples de la façon dont Berlin cultive la mémoire de son passé : il est là, partout, l’histoire de la ville est présente à chaque coin de rue mais pas sous cloche, elle est assumée et intégrée au présent.

♦ Incursion dans le très séduisant  Tiergarten, l’immense parc de Berlin, où la guide nous fait un super topo sur l’histoire de Berlin, sous les arbres, avant d’aller jeter un oeil au sobre Mémorial des victimes homosexuelles du nazisme

♦ Halte incontournable au Mémorial des victimes de l’Holocauste, un dédale de 2711 stèles, de hauteurs et inclinaisons différentes. Austère au premier abord, cet endroit est un coup de poing émotionnel lorsqu’on se perd dans ses allées, etouffés par le poids du souvenir, écrasés par ces stèles et désorientés dans le labyrinthe.
Là encore, Berlin assume son passé, rend hommage aux victimes, de façon très ouverte et transparente, rien ne ferme le périmètre, le mémorial est totalement intégré dans la ville. Pas de plaques ou d’inscriptions, il fait partie de la mémoire collective, c’est assumé. Impressionnant et fort.

♦ En contournant la porte de Brandebourg côté Ouest, nous revenons dans le Tiergarten pour aller rendre hommage aux victimes Roms et Tsiganes du nazisme. Encore un exemple réussi du travail de mémoire et de responsabilité assumée de l’Allemagne.

♦ Arrivée sur l’immense esplanade au centre de la vie politique allemande, bordée par le mythique Reichstag (Parlement) à l’histoire tumultueuse et maintes fois détruit-reconstruit et par les derniers nés après la réunification : la Paul Löbe Haus (bureau des députés) que l’on a voulue tout vitrée et ouverte par volonté de transparence et la Chancellerie que les détracteurs appellent la Machine à laver.

♦ Puis passage à l’est du Mur et retour sur la fameuse Porte de Brandebourg , fort symbole de la division puis de la réunification de l’Allemagne ! Deux places de choix sur la Pariser Platz, la place de la porte de Brandebourg : l’ambasse de France et celle des Etats Unis sans oublier le fameux hôtel Adlon.

♦ Et nous voici partis pour une fin de journée entièrement consacrée à Berlin Est 🙂

♦ En face de la porte de Brandebourg s’ouvre la fameuse allée Unter den Linden (=sous les Tilleuls), dans l’esprit Champs Elysées, bordée de commerces luxueux et d’ambassades, qui relie la Porte de Brandebourg à l’île aux Musées.

♦ Petit détour par la Gendarmenmarkt (Marché aux gendarmes) où 2 églises jumelles se font face, l’une Luthérienne et l’autre Calviniste, construite pour accueillir à bras ouverts les huguenots chassés de France au moment de la Révocation de l’Edit de Nantes. Au centre de la place, le Konzerthaus, salle de concert comme son nom le laisse supposer 🙂

♦ Découverte ensuite de la Bebelplatz et du Mémorial de l’Autodafé (pas de photos, la luminosité ne permettait pas de voir) construit en face de l’ancienne bibliothèque : il s’agit d’un mémorial construit sous la place, où l’on voit à travers une vitre posée sur le sol, une immense salle remplie de bibliothèques vides en référence à l’événement de 1933 où les nazis ont brulé plus de 20 000 livres « subversifs »

♦ Traversée d’un bras de la Spree (la rivière de Berlin) pour accéder à l‘île aux Musées où nous disons au revoir à notre guide et où nous reviendrons un autre jour. Pour l’heure, il faut absolument trouver un endroit pour nous poser, reposer nos jambes et nos pieds endoloris … et nous restaurer !
Re-traversée d’un bras de la Spree, pour quitter l’Ile aux Musées et nous échouer sur la charmante place Hackescher Markt, dans un restaurant bavarois un peu perdu au milieu de la World Food … Ici aussi, à Berlin, les touristes sont revenus !

♦ Après cette pause saucisses-schnitzel-bière très appréciée par nos estomacs et nos pieds, nous repartons vers le Hackesche Hoffe, un endroit que nous avons adoré. Il s’agit d’une enfilade de 8 ravissantes cours avec des façades Jugendstil (brique vernie polychrome), à l’origine des logements sociaux. Aujourd’hui, on y trouve plutôt des boutiques trendy et surtout la Ampelmann shop, une boutique entière de produits dérivés autour des petits bonhommes verts et rouges et feux piétons typiques de Berlin, héritage de la RDA.

♦ Changement d’ambiance en arrivant sur la monumentale place Alexanderplatz surplombée par la fameuse Fernsehturm, la tour de la télévision. Que dire de cet endroit sans charme ? L’apogée de l’architecture stalinienne ? Bref, en dehors de l’aspect historique du lieu et du fait que c’est un point de ralliement pratique, un endroit à voir mais d’où on repart vite et sans regrets. A noter la fameuse horloge universelle Urania.

♦ Et partout dans Berlin, on voit des grues, des chantiers en cours … Si la réunification a vu les principaux chantiers publics se terminer en à peine 10 ans, on sent que la movida est loin d’être terminée ! Berlin est en mouvement, entre passé assumé et projection vers l’avenir !

♦ D’Alexanderplatz, on prenant une allée très commerçante genre rue de Rivoli, on rejoint la très jolie Rotes Rathaus, la bien nommée Mairie Rouge, entourée de jolis jardins où on peut jouer au Beach Volley ou admirer la fontaine de Neptune, l’église Marienkirche ou encore l’inévitable Fernsehturm, la tour de la télévision.

♦ Nouveau coup de coeur pour le quartier Nikolaivietel, entre le Rathaus et la Spree, un quartier du Vieux Berlin, entièrement reconstitué, sans néons, sans fils électriques … Charmant endroit autour de l’église Saint Nicolas avec sa fontaine gothique surmontée de l’ours symbole de Berlin qui tient le blason de la ville dans ses bras. Petite pause à la taverne Saint Georges, juste pour admirer la statue au bord de la Spree et déguster une bière en se remémorant toutes les belles étapes de la journée, avant de rentrer en rampant à la maison puisque nos pieds ne pouvaient plus nous porter !